Géologie et aménagement dans le massif des Ardennes : mouvements de terrain, anciens sites industriels

Geology and development in the Ardennes: ground movement and former industrial sites
Auteurs: 
P. Marteau, W. Perceval
Année: 
2006
Numéro revue: 
1
Numéro article: 
17

Résumé

En 1963, de Heinzelin a publié un scénario d'évolution du réseau hydrographique de Belgique au Néogène basé essentiellement sur la morphologie. L'hypothèse d'une capture de la Meuse lorraine par une Meuse de Dinant a été souvent émise. À cette époque, le Pas-de-Calais s'ouvrait au Quaternaire et il n'était pas question de tectonique récente. Depuis les multiples travaux de Voisin, Bustamente et Pissart, de nouvelles datations de formations superficielles du Boulonnais, du réseau hydrographique du bassin de Paris, de la Vilaine notamment obtenues par RPE, nous ont permis de préciser l'évolution du réseau hydrographique ouest-européen. Ceci nous permet avec des caractéristiques pétrographiques, paléopédologiques et altitudinales relatives de positionner dans le temps les différentes terrasses de la Meuse ardennaise ; comme aucune datation RPE n'a été obtenue pour des raisons techniques dans cette région, les dates données le sont à titre indicatif. Nous prendrons également en compte la réactivation du substrat paléozoïque en relation avec les orogénèses alpines au Sud de l'Europe. Une dernière nouveauté est l'existence au sein du Néogène de périodes à activité périglaciaire importante datée, notamment pendant Miocène final (Van Vliet-Lanoë et al., 2005). Certains critères utilisés pour la nouvelle carte de Givet peuvent donc être revus à la lumière de ces informations, les nappes anté-quaternaires étant généralement exemptes de gélifracts et de blocs glaciels. La limite actuelle retenue pour le Quaternaire est actuellement fixée à 2,6 Ma (ICSS, 2005). Dans le secteur compris entre Dinant et Charleville-Mézières, de nombreux dépôts alluvionnaires sont associés à l'incision des drains fluviaux depuis la formation de la pénéplaine ardennaise. Le secteur de Givet et celui de Charleville-Mézières correspondent à des zones-clef pour la compréhension de l'évolution du réseau hydrographique de la Meuse en relation avec l'évolution néotectonique du front varisque, avec notamment la capture de la Meuse lorraine via celle d'une Meuse ardennaise par celle de Dinant (Van Vliet-Lanoë et al., 2002) lors de la transition Messinien-Zancléen.

Mots-clés : Mouvement masse, Risque naturel, Friche industrielle, Métallurgie, Département des Ardennes

Abstract

The mapping of the deposits and terraces of the Meuse river were reanalysed in there geodynamical context. This work has been completed by the analysis of a DEM. The problem of the capture of the "Meuse ardennaise" and the "Meuse lorraine" by the Condroz Meuse is discussed. Two sets of deposits were observed between Charleville-Mézières and Givet, 1) an older one covering the Eocene to the Late Miocene characterized by a local origin of the sediments and 2) a younger one, reworking material from the Paris Basin and from the Vosges, covering the middle Pliocene to the Holocene. Below the "Middle terrace" deposits in several locations, we observed a late Miocene deposit. This means that the Ardenne Meuse was already deeply incised prior to Quaternary. The capture occurred at the level of the Maisoncel fault, with a drainage reversal. Terraces and deposits were correlated with dated elements. The Pliocene valley was filled up before being re-incised during the Quaternary. This clearly showed the impact on long wavelength deformations on the terrace incision, though deposits occurred mostly during relaxation events. These successive deformations led to a pulsated moderate uplift of the Western Ardenne by reactivation of the Variscan structures.

Key words: Mass movements, Natural hazards, Derelict land, Metallurgy, Ardennes France

Dernière mise à jour le 30.06.2015