Géologie de la Vendée - Avant-propos

Résumé

A l’extrémité méridionale du Massif armoricain, la Vendée présente un intérêt très particulier car de nombreuses analogies pétrologiques et structurales peuvent être établies avec le Massif central. Par ailleurs, dans le cadre du programme de recherche de sites favorables à l’implantation d’un laboratoire souterrain pour l’étude du stockage des déchets nucléaires, sous l’impulsion de l’ANDRA, le massif granitique de Charoux-Civray a fait l’objet d’études pétrologiques, géochimiques, géochronologiques et structurales. Ce numéro de « Géologie de la France » fait le point des connaissances sur le massif vendéen et propose des corrélations avec le Limousin voisin. La mise à la disposition de la communauté géologique des nombreuses données acquises sous l’égide de l’ANDRA a permis la réalisation d’une carte structurale du socle paléozoïque de la Vendée au Limousin à travers le Seuil du Poitou présentée sous forme de planches couleur hors-texte par P. Rolin et M. Colchen. Comme pour tous les ensembles métamorphiques de France, les nouvelles données géochronologiques sont très précieuses. Ainsi l’âge Cambrien moyen du complexe de Cholet-Thouars est précisé par D. Thiéblemont et al. Les nombreux âges du Carbonifère inférieur révélés par les datations U/Pb sur zircons des granitoïdes du Confolentais, de Charroux-Civray et du Seuil du Poitou par J.M. Bertrand et al. sont bien sûr des contraintes essentielles pour les modèles d’évolution géodynamique. La variété et la complexité pétrologique et géochimique des événements magmatiques sont analysées en détail, puis replacées dans le cadre plus large du magmatisme hercynien vendéo-limousin dans les deux articles de M. Cuney et al. Sur le plan structural, la synthèse de la chaîne hercynienne de Vendée proposée par M. Colchen et P. Rolin fournit une vision générale sur la structure et l’évolution géodynamique de ce segment de la chaîne hercynienne. De même, l’article de P. Rolin et M. Colchen apporte de nouvelles corrélations entre les décrochements et plus généralement les évolutions structurales de part et d’autre du Seuil du Poitou. Enfin, G . Godard nous montre de manière très documentée toute la complexité de l’histoire métamorphique éovarisque des éclogites et des autres roches de haute pression. Comme tout travail synthétique, celui-ci ne représente qu’une étape, une photographie instantanée de l’état des connaissances à un moment donné. Il est certain que celles-ci évolueront encore dans les années à venir. Mais c’est également le mérite des articles réunis ici de bien faire ressortir les lacunes, les problèmes restant à résoudre et les points faisant encore l’objet de débats et de controverses. Parmi eux, l’origine des magmatismes calco-alcalins du Dévonien supérieur et du Tournaisien et leur association temporelle et souvent spatiale avec des magmatismes d’anatexie crustale, ne peut être complètement résolue à l’échelle lithosphérique en ne prenant en compte que la portion vendéenne de l’orogène, restreinte en surface et découpée par des décrochements majeurs.Au nom du Comité éditorial de « Géologie de la France », il m’est particulièrement agréable d’évoquer le soutien scientifique et matériel de l’ANDRA pour la publication de ce numéro. J’adresse également mes remerciements aux auteurs qui ont accepté de partager leurs connaissances avec les lecteurs de notre revue tout en se conformant aux exigences des éditeurs. Malgré leurs diverses occupations, les nombreux relecteurs sollicités n’ont pas rechigné à critiquer les manuscrits et à proposer des modifications constructives, qu’ils soient également remerciés pour leur dévouement. Nous espérons que ces articles seront utiles à tous les chercheurs, enseignants et étudiants intéressés, à divers niveaux, par l’évolution géodynamique de la chaîne hercynienne.

Orléans, le 20 mai 2001 Michel FAURE.