Profil « ECORS nord de la France » : corrélations biostratigraphiques entre quarante-six sondages sismiques intra-crétacés et implications structurales

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Auteurs: 
C. Monciardini
Année: 
1989
Numéro revue: 
4
Numéro article: 
5

Résumé

Une valorisation du programme ECORS 1982 (structure profonde du Nord de la France) relative au Crétacé de subsurface, est effectuée en 1986. Elle s'inscrit dans le projet de recherche BRGM CB 18. L'étude porte sur plus de 600 échantillons issus de 46 sondages sismiques implantés selon un profil allant de Cambrai à Dreux. Ce matériel est d'abord examiné sous l'angle biostratigraphique de la série crétacée subdivisée en biozones de foraminifères. Après report de ces résultats sur le profil et corrélations, certains traits structuraux apparaissent : — une large voussure anticlinale à l'aplomb du 1/50 000 Péronne avec une flèche de l'ordre de 100 mètres. Un dispositif synclinal d'ampleur comparable est pressenti sous l'épaisse couverture tertiaire de la feuille Houdan ; — plusieurs rides plus ponctuelles, dont une structure anticlinale sur la feuille Saint-Just (flèche de 80 m), ainsi qu'une petite cuvette synclinale sur Clermont, ayant favorisé le dépôt de 60 mètres de Paléogène. L'axe anticlinal de Saint-Illier est précisé près de Mantes et retrouvé à l'est du profil sur d'autres sondages. Par ailleurs, plusieurs ondulations ténues sont pressenties, en particulier sur les 1/50 000 Montdidier et Roye ; — une faille sur le 1/50 000 Dreux, jusqu'ici non connue, met en contact le Turonien inférieur et le Coniacien. Le rejet est compris entre 20 et 50 mètres. On note également des lacunes sédimentaires assorties d'une dolomitisation, des craies coniaciennes et santoniennes, affectant les dépôts voisins de la faille de Saint-Illier ; elles révèlent une tectonique synsédimen-taire. En outre, deux hauts-fonds respectivement liés à l'axe de l'Artois et à la faille de la Somme, auraient pu contrôler la sédimentation phosphatée de l'Aisne. Par ailleurs, un large remodelage structural s'observe entre Crétacé et Tertiaire. Enfin, au sud-est de la vallée de l'Eure, se développent brutalement 20 à 30 mètres d'argiles à silex formées in situ à partir de la craie. Le toit de cette formation, est daté du Santonien inférieur alors que le bed rock crayeux relève du Turonien inférieur. L'épaisseur réduite de cette série par rapport à celles évaluées plus à l'est, est imputable, soit à une condensation contemporaine de la sédimentation crayeuse, soit à une compaction liée à la diagenèse. Dans les deux cas, un haut-fond expliquerait à la fois cette réduction et la forte pénétration de la décarbonatation. Ces données pourront être utilement confrontées aux interprétations sismiques du programme ECORS portant sur la couverture sédimentaire infra-crétacée.

Abstract

An offshoot of the ECORS 1982 programme (deep structure of northern France) focussing on the structure of the subsurface Cretaceous was carried out in 1986 as part of BRGM research project CB 18. The study was based on more than 600 samples taken from the 46 seismic study drillholes sited along the profile between Cambrai and Dreux. The samples were first examined from a biostratigraphic point of view and the Cretaceous subdivided into foraminiferal biozones. Several structural features became apparent on plotting and corrélation of results : — A broad anticline beneath the 1:50 000 Péronne sheet with an amplitude of 100 m. A syncline of similar amplitude is suspected beneath the thick Tertiary cover of the Houdan sheet. — Several more limited ridges, ihcluding an anticline on the St. Just sheet (amplitude 80 m), and a small syncline on the Clermont sheet, in 60 m of Paleocene sédiments were deposited. The St. Illier anticlinal axis was identified in the vicinity of Mantes, and occurs again east of the profile in other drillholes. Several scarcely perceptible undulations are also suspected, in particular on the 1:50 000 Montdidier and Roye sheets. — A hitherto unknown fault on the 1:50 000 Dreux sheet brings the Lower Turonian into contact with the Coniacian. The throw varies between 20 and 50 mètres. Sedimentary hiatuses accompanied by dolomitisation of Coniacian and Santonian chalk affect the deposits near the St. Illier fault, suggesting synsedimentary tectonics. In addition the déposition of the Aisne phosphate could hâve been controlled by the two highs related respectively to the Artois axis and the Somme fault. An intense structural remodelling can be observed between the Cretaceous and the Tertiary. Finally to the south east of the Eure valley, 20-30 m of flint clay, formed in situ from the chalk, appear abruptly. The top of the deposit dates from the Lower Santonian while the chalk bedrock is of Lower Turonian âge. The reduced thickness hère compared to those further east is due either to contemperaneous condensation of the chalk deposits or to compaction related to diagenesis. In both cases a shoal could explain both the réduction of thickness and the extent of decarbonation. Thèse data could be usefully compared with the ECORS programme seismic interprétation concerning the sub-Cretaceous sedimentary cover.

Dernière mise à jour le 30.07.2015