Géochronologie revisitée du dôme du Léon (Massif armoricain, France)

Reviewed geochronology in the Léon dome (Armorican massif, France)
Auteurs: 
Eric Marcoux, Alain Cocherie, Gilles Ruffert, Jean-René Darboux, Catherine Guerrot
Année: 
2009
Numéro revue: 
1
Numéro article: 
2

Résumé

De nouvelles datations réalisées sur les principaux ensembles granitiques et métamorphiques du Léon permettent de préciser l’histoire de ce domaine de la chaîne hercynienne. Dans les domaines métamorphiques, les trois âges obtenus sur des zircons des orthogneiss granodioritiques de Brest s’échelonnent de 529 à 504 Ma, confirmant le caractère polyphasé de ce complexe orthodérivé cambrien. Dans l’unité autochtone, l’âge dévonien inférieur (385 - 391 Ma) des orthogneiss de Plounévez-Lochrist est confirmé par une nouvelle datation U-Pb sur zircon réalisée dans l’ensemble oriental. Dans les unités allochtones du Nord, les monazites du complexe migmatitique de Plouguerneau livrent un âge de 331 ± 7 Ma, interprété comme celui de la migmatitisation et conforme à celui proposé récemment par Faure et al. (335 - 327 Ma). L’âge des événements magmatiques hercyniens a également été précisé. Le granite porphyroïde de Kersaint se confirme comme le plus ancien du Léon avec un âge sur monazite de 331 ± 4 Ma. Cependant, les nouvelles datations réalisées montrent que les granites léonards sont essentiellement stéphaniens. Le granite porphyroïde rose de Guissény, satellite du granite de l’Aber-Ildut, est ainsi daté par U-Pb sur zircons à 301,4 ± 4,3 Ma. La monzodiorite de Plounévez-Lochrist, satellite mafique du grand massif de Brignogan-Plouescat, donne un âge de 296 ± 3 Ma, cohérent avec celui de 292 ± 15 Ma obtenu par Rb/Sr sur le monzogranite de Brignogan-Plouescat. Le leucogranite à tourmaline de Sainte-Catherine, considéré comme tardif par son allure en dykes sécants, est en fait également stéphanien ; le faciès le plus répandu est daté à 302,7 ± 0,3 Ma, le faciès sécant plus tardif riche en tourmaline à 301,5 ± 0,3 Ma (Ar-Ar sur muscovites). L’âge obtenu sur la mylonite formée aux dépens du leucogranite de Kernilis (292,5 ± 2,7 Ma par Ar-Ar sur muscovite) correspond vraisemblablement au jeu de l’accident mylonitique de Porspoder. Les granitisations du Léon débutent donc immédiatement après le pic métamorphique hercynien, comme dans le Massif central. La principale période de granitisation du Léon s’effectue cependant au Stéphanien, c’est-à-dire de la fin de l’extension syn-collisionnelle (300-310 Ma) à la fin de l’extension post-collisionnelle (post-300 Ma).

Abstract

The Léon complex is a wide metamorphic and granitic antiform located at the northwestern boundary of Armorican massif, France. After having been considered as a very old (up to Pentevrian, ~1 Ga) metamorphic basement, it is now widely accepted that its main history is Hercynian in age. The Léon dome is a complex stacking of various terranes (Cabanis et al., 1979; Rolet et al., 1986; Paquette et al., 1987; Le Corre et al., 1989; Rolet et al., 1994; Faure et al., 2008) dipping E-SE, which moved from South to North during Hercynian epoch. Oldest terranes are composed of brioverian schists (ca. 580 Ma), covered by Early Paleozoic sedimentary formations. These terranes are intruded by old pre-metamorphic intrusions now turned into gneiss (gneiss de Brest), and by post-metamorphic granites. New datings have been performed on the main magmatic and metamorphic units of the Léon. Results give a new light on the history of this complex dome. The three main units of the metamorphic basement have been sampled for dating. Three ages have been obtained on the Brest granodiorite-derived orthogneiss (U-Th-Pb method on zircon) ranging from 529 to 504 Ma, thus confirming the multiphased emplacement of this Cambrian granodiorite. Within autochtonous unit, the lower Devonian age (385 ± 8 Ma) of the Plounévez-Lochrist orthogneiss, first published by Cabanis et al. (1979), is confirmed by new dating by Pb-Pb evaporation method on single zircon (390.8 ± 7.1 Ma). In the northern part of the Léon, monazites extracted from the migmatitic complex of Plouguerneau give a mean age of 331 ± 7 Ma, interpreted as that of migmatitisation. This age fits very well with that of the Visean-Namurian migmatitisation episode recently proposed by Faure et al. for the Léon zone (335-327 Ma). The age of Hercynian magmatic intrusions has also been precised. Dating of monazites confirms that the porphyroid granite of Kersaint is the oldest Hercynian intrusion in the Léon (331 ± 4 Ma). Nervertheless, most of granites of the Léon are Stephanian in age. Pink porphyroid granitic intrusion of Guissény, satellite of the l’Aber-Ildut massif, gives an age of 301.4 ± 4.3 Ma (U-Pb on zircon). The monzodiorite of Plounévez-Lochrist, a coeval mafic satellite of the huge Brignogan-Plouescat monzogranitic massif, gives an age of 296 ± 3 Ma (U-Pb on zircon), in good agreement with the 292 ± 15 Ma age obtained on the monzogranite (whole rock Rb-Sr method; Georget et al., 1986). The tourmaline-bearing leucogranite of Sainte-Catherine, though to be the youngest in Léon, has a similar age: 302.7 ± 0.3 Ma (common granite) and 301.5 ± 0.3 Ma (late crosscutting tourmaline-rich granite) (Ar-Ar on muscovite). The age measured on muscovite from mylonite formed at the expense of the two-micas granite of Kernilis (292.5 ± 2.7 Ma, Ar-Ar on muscovite) is very likely that of the main motion of the mylonitic fault of Porspoder. In Léon, Hercynian magmatic emplacements begin just after the metamorphic peak, in the same way than in French Massif central. Main granitization is nevertheless Stephanian in age, occurring from the end of the syncollisional extension (300-310 Ma) till the end of the post-collisional extension (post-300 Ma).

Dernière mise à jour le 11.06.2015