Mise en ligne d’un atlas pétrographique sur les roches du massif du Chenaillet (Briançonnais, Hautes-Alpes)

On-line access to a petrographic atlas on the rocks of the Chenaillet Massif (Briançonnais, Hautes-Alpes)
Auteurs: 
Denis Thiéblemont, Jéromine Duron, Alexis Plunder
Année: 
2019
Numéro revue: 
1
Numéro article: 
3

Avant-propos

Cet atlas pétrographique a été réalisé à l’occasion d’une excursion géologique sur le massif du Chenaillet co-organisée par le CBGA, dans le cadre des journées scientifiques Marcel Lemoine, et le BRGM, dans le cadre du programme Référentiel Géologique de la France (RGF). Cette excursion était organisée par Raymond Cirio, Président du CBGA, et Denis Thiéblemont, géologue au BRGM et responsable du programme RGF pour les Alpes. Elle était encadrée sur le terrain par Denis Thiéblemont et Stéphane Guillot, Directeur de l’ISTERRE (Université de Grenoble) et faisait suite à différents contacts pris entre les acteurs suite au constat, fait en 2017, d’un certain nombre de lacunes dans la représentation cartographique du massif (Thiéblemont et Thiéblemont, 2017). Ces lacunes portaient essentiellement sur la relation entre l’ophiolite et les formations sédimentaires adjacentes, la série liguro-piémontaise. Elles posaient la question de la relation entre ces deux entités : chevauchement de l’ophiolite sur sa couverture océanique ?, tel qu’admis de longue date par la communauté scientifique, ou autre ?, cet autre restant d’ailleurs à préciser, justifiant la mise en œuvre de nouveaux levés de terrain prévus la même année dans le cadre d’un diplôme de Master 2 du programme RGF.

L’objectif n’était donc pas de présenter un modèle « clé en main », mais de prendre acte d’un certain nombre de faits, non explicitement mentionnés dans les études antérieures, et dont l’incidence sur l’interprétation d’un objet « emblématique » de la géologie alpine n’était pas négligeable. Dans l’esprit des journées Marcel Lemoine, un débat serait ouvert entre deux scientifiques : l’un (Denis Thiéblemont) portant le constat des faits nouveaux et l’autre (Stéphane Guillot) les replaçant dans un contexte scientifique global, et ce débat susciterait la participation d’un public de non spécialistes : professeurs en charge de l’enseignement des Sciences de la Terre au niveau du 2nd cycle ou amateurs de géologie alpine.

C’est pour positionner ces débats sur la base de connaissances la plus complète possible que cet atlas a été conçu. Pour un certain nombre d’affleurements « clés », il détaille les données obtenues en laboratoire suite aux observations de terrain : descriptions pétrographiques sur lames minces et, dans quelques cas, analyses chimiques des éléments majeurs et traces sur roche totale ou minéraux. Ces descriptions pétrographiques et les photos qui les accompagnent ont, pour l’essentiel, été réalisées par deux géologues pétrographes du BRGM, Jéromine Duron et Alexis Plunder, co-auteurs du présents altas.

Néanmoins, l’emprise de cet atlas porte au-delà du seul secteur visité lors de l’excursion, il prend en compte les faciès communément décrits (ex. serpentinites, gabbros), mais également, avec une certaine « obstination », des roches non mentionnées dans la littérature (ex. brèches de différents types) et dont l’interprétation restait à réaliser. Il s’agissait d’un des objectifs du travail de Master 2 à venir.

En préambule aux descriptions elles-mêmes, cet ouvrage propose en introduction une description sommaire du massif, de sa situation dans la chaîne alpine et de certains débats dont il fait l’objet. Le propos se veut le plus simple possible, accessible à un public de non spécialistes.

En épilogue, il confronte les faits nouveaux et les interprétations, en visant à définir quelques orientations en vue de travaux futurs.

De très nombreuses photos y sont présentées, dont certaines ne sont peut-être pas totalement indispensables, mais ont été maintenues du fait de leur intérêt esthétique. Pour leur description, un même système de numérotation implicite a été choisi : sur une planche, la numérotation de 1 à n va dans le sens de la lecture, de gauche à droite puis de haut en bas. Il ne semblait dès lors pas nécessaire d’ajouter des n° sur les photos. Par ailleurs les abréviations LPNA et LPA, familières des pétrographes, sont systématiquement utilisées pour préciser si la vue microscopique est prise en lumière polarisée non analysée (LPNA ou lumière naturelle) ou lumière polarisée analysée (LPA).

Finalement, cet avant-propos offre l’occasion de remercier deux collègues géologues dont l’intérêt pour le Chenaillet en particulier, et la géologie alpine en général, a permis que certaines questions puissent être reposées : Claude Kerckhove et Yves Siméon.

Denis Thiéblemont, Raymond Cirio, Stéphane Guillot

 

Dernière mise à jour le 27.06.2019